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consommation d'huile moteur

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Causes de consommation anormale d'huile moteur

par Jean-Claude Therace / Pierre Deschamps / Henry Malengrau


Causes de consommation anormale

Différents facteurs peuvent influencer la consommation d'huile d'un moteur. Ils agissent simultanément ou successivement. Nous nous contenterons d'énumérer ci dessous ceux qui se présentent le plus fréquemment.

1. QUANTITÉ D'HUILE TROP IMPORTANTE PÉNÉTRANT DANS LA CHAMBRE DE COMBUSTION.

Il est à remarquer que ce défaut se décèle le plus souvent par l'opacité plus ou moins marquée des gaz d'échappement (fumées "bleues" ou "noires").

1. Huile remontant entre le piston et le cylindre

Ceci peut résulter de :

1. Une déficience du segment racleur qui a pour but d’arrêter tout excédent d'huile et de le renvoyer dans le carter.

2. Le "gommage" des segments dans leurs gorges. Notons ici que la liberté de mouvement des segments est assurée par l'emploi d'huiles suffisamment détergentes. Celles ci doivent être vidangées avant que leur réserve en additifs ne soit épuisée. L'emploi d'une huile appropriée ne peut cependant empêcher complètement le gommage lorsque le moteur est soumis à un échauffement excessif (mauvais réglage, déficience du système de refroidissement).


3. Un jeu trop important des segments, résultant soit de la déformation ou de l'usure de leurs gorges soit de l'usure ou de la perte d'élasticité des segments eux mêmes.

4. La déformation du piston.

5. Rayures de la jupe du piston, provoquées par des particules abrasives.

6. L'emploi d'huiles trop fluides ou diluées d'une manière excessive par du combustible imbrûlé (essence ou gasoil).

7. Une déficience dans le système de refroidissement.


2. Manque d'étanchéité entre la tige de soupape et son guide.

Ce manque d'étanchéité est généralement dû à l'usure du guide ou de la tige de soupape ou des deux à la fois. Mais aussi au durcissement ou à l’usure des bourrages des queues de soupapes et principalement ceux des soupapes d’admission.


2. DÉFAUTS DE VENTILATION DU CARTER.

Le brassage énergique que subit l'huile dans le carter remplit celui ci d'un nuage de micro gouttelettes d’huile.

Antérieurement le carter était soumis à une ventilation permanente qui le mettait en contact avec l'atmosphère. Dans la plupart des moteurs modernes les vapeurs d'huile du carter sont dirigées vers l'admission (en général le filtre à air) et brûlées dans les chambres de combustion ou d’explosion. Il est très important de vérifier périodiquement le bon état du circuit de ventilation du carter, y compris la soupape quand elle est présente. Une obstruction de cette aération peut provoquer une surpression dans le carter et une remontée d'huile dans les cylindres, causant une consommation anormale d’huile moteur.


3. REMPLISSAGE INCORRECT DU CARTER

En principe le niveau d'huile dans le carter doit toujours se situer entre les repères minimum et maximum indiqués sur la jauge, aussi près que possible du maximum au plus que l’usage du véhicule sera sévère (montagne, charge importante, traction d’une remorque ou une caravane). Si le niveau maximum est dépassé, on court le risque de voir l'huile brassée trop violemment par le mouvement des bielles. Il en résulte une projection excessive d'huile sur les fûts des cylindres ainsi qu'une consommation élevée s'opérant par la ventilation du carter. Par contre, si l'huile dans le carter n'atteint pas le niveau minimum, la quantité en circulation constitue un volant thermique insuffisant. Il en résulte un échauffement excessif réduisant considérablement la viscosité et provoquant de la consommation. Un rétablissement d’un niveau d’huile à son maximum (repère supérieur !) n’est nécessaire que quand, lors d’un jaugeage (moteur reposé de minimum 15 minutes sur une aire plane et horizontale), le niveau se situe dans le tiers inférieur de l’espace compris entre le niveau maximum et le niveau minimum.


4. MODE D'UTILISATION., REGLAGE ET ETAT DU MOTEUR

Ces facteurs, trop souvent sous estimés dans les études de consommation d'huile, jouent néanmoins un rôle considérable.

Il a été formellement établi, tant par des essais de moteur au banc que par des essais sur route, que l'augmentation du régime ou de la charge du moteur, lesquels vont d'ailleurs de pair avec une augmentation de la température de fonctionnement, entraînent inévitablement un accroissement de la consommation d'huile.

La conduite à grande vitesse, par exemple sur autoroute, ne provoque pas seulement une plus grande dépense en carburant mais également une consommation d'huile sensiblement plus élevée.

Dans le même ordre d'idées, le trafic urbain entraîne presque toujours une consommation accrue de lubrifiant par kilomètre parcouru. Si l'on rapporte cette consommation au nombre d'heures de fonctionnement du moteur, on constate qu’elle reste tout à fait normale. Un moteur qui tourne dans un véhicule à l'arrêt, continue à consommer de l'huile et du carburant !

De même un moteur exploité sous charge élevée, même à un régime modéré, consomme d'autant plus d'huile et de carburant que la charge est plus importante. Pour les voitures, il en est ainsi lors du remorquage de caravanes ou de bateaux, d'une augmentation du poids transporté (passagers ou bagages) ou en gravissant de fortes pentes. Pour les camions il en est naturellement de même lors du transport de très lourdes charges ou de travaux en terrain difficile ou accidenté.

Tout aussi importante que les conditions d'utilisation du moteur est la précision du réglage. Un mauvais réglage de la carburation, de l'allumage ou de l'injection peut affecter très défavorablement la température de fonctionnement du moteur. Il en va de même dans le cas d'un système de refroidissement défectueux. La diminution de viscosité du lubrifiant, résultant de cette augmentation de température, provoque inévitablement une consommation plus élevée.

Enfin l'augmentation des jeux résultant de l'usure d'un moteur, est un facteur qui accentue la consommation de lubrifiant.

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Avec les moteur à essence dont les gestions allumage et préparation du mélange (Carburation Interne) sont confiées à des appareils de commande qu'on peut considérer comme des calculateurs pouvant contrôler les émissions toxiques pour un taux le plus faible possible sans altérer les performances du moteur. Dans ces conditions tout se passe pour le mieux et si proche possible des annonces des constructeurs : puissance, couple, consommations à diverses modes d'utilisations......etc. etc. (surtout les points où l'usager fera ses comparaisons) Dans ces conditions, le bilan thermique et énergétique sera respecté.

Cependant il y a une règle qui s'est confirmée; un moteur thermique consommera du lubrifiant en relation avec sa capacité de consommer plus ou moins de carburant et c'est valable autant pour les moteurs à essence que diesel.

Mais le moindre écart de certains contrôles et réglages dépendant des périphériques d'information et de correction (détecteurs, sondes, actuateurs....) se manifestera par, et en premier lieu, des écarts de températures de fonctionnement toujours plus élevées.....qui se transmettrons, en définitif à l'huile.

Un défaut de refroidissement dû à un élément de régulation de ce système, agissant dans l'extrême limite de ses fonctions, va entraîner un fonctionnement dans la limite supérieure de chaleur acceptable qui ne déclanchera pas, pour autant, d'alerte pour l'utilisateur mais les consommations de carburant et de lubrifiant grimperons inévitablement.

Le placement de "puces" permettant de développer plus de puissance que celles prévues par le constructeur sera aussi générateur de consommation supplémentaire de carburant et de lubrifiant.

Le simple placement de feux supplémentaires à des endroits non prévus par le constructeur, masquant notablement la calandre va aussi empêcher un refroidissement optimum du moteur et de ce fait, il y aura consommation supplémentaire de carburant par le besoin supplémentaire en énergie pour le refroidissement.

Un moteur dont encapsulage n'a par été remis correctement ou, à la rigueur supprimé, risque de chauffer plus.

Tout dérangements du fonctionnement du moteur ou des modifications dans sa gestion ( due à des altérations des paramètres, voulus ou non!) se traduisent par des consommations (carburant, lubrifiants) supplémentaires.

Mais aussi, toutes les situations, combinaisons, adaptations ou utilisations, qui demandent plus d'énergie se traduiront par des consommations de carburant et lubrifiants majorées....même si la mise au point du moteur est optimum. (traction de remorques, surcharge, routes de montagne, vitesses excessives, utilisation intensive du frein moteur) et là, la préparation du mélange ne peut faire qu'une chose: fournir pour suivre.


5. DILUTION DE L'HUILE PAR LE CARBURANT OU LE COMBUSTIBLE

Ce phénomène est responsable d'un grand nombre de cas de consommation exagérée d'huile.

Lors du démarrage d'un moteur froid, du carburant ou du combustible, incomplètement brûlé, pénètre dans le carter. Ceci se produit également lorsque le moteur fonctionne à une température inférieure à sa température de régime. Le carburant peut alors se dissoudre dans l'huile.

Il en diminue considérablement la viscosité et par conséquent provoque une augmentation de la consommation.

Dans certains cas, cette dilution est même tellement importante qu'elle augmente le volume d'huile au point de compenser les quantités qui ont été consommées et de masquer ainsi la consommation réelle. Lorsque, par après, le moteur fonctionne à sa température de régime, une fraction plus ou moins importante du combustible (ou du carburant) diluée dans l'huile peut s'évaporer. Ce phénomène restaure ainsi, dans une certaine mesure, la viscosité d'origine du lubrifiant. La dilution qui était cause de consommation peut donc avoir eu un caractère transitoire qui n'est pas mis en évidence lors de l'analyse de l'huile de vidange.

Enfin, un manque d'étanchéité des pistons (segments défectueux, ovalisation) favorise le passage de combustible ou carburant vers le carter. Dans certains moteur diesel, il peut se produire une fuite dans les canalisations de gasoil à l'intérieur même du moteur (carter de la pompe ou tuyau de réchauffage).


6. CONSOMMATION RÉSULTANT D’UN CHANGEMENT D’HUILE

Si l'on utilise une huile d'un niveau de détergence trop faible, l'intérieur du moteur s'encrasse progressivement. Des dépôts se forment, entre autres, dans des zones critiques telles que les gorges des segments de pistons. Après le remplacement de l'huile par un lubrifiant de détergence plus forte, il arrive fréquemment que ces dépôts soient désagrégés de façon plus ou moins rapide. Les organes et mécanismes du moteur sont progressivement nettoyés et libérés des dépôts et des crasses qui les enrobent. Peu à peu les jeux entre les surfaces, entre les segments et leurs gorges, redeviennent normaux, mais au cours de cette phase de "nettoyage" on constate souvent une augmentation de la consommation d'huile.

En général, le moteur à condition qu'il soit en bon état mécanique - une fois acclimaté au lubrifiant approprié (après 2 ou 3 vidanges) accusera une diminution nette de la consommation d'huile. Celle ci redeviendra progressivement normale et sera associée à une amélioration des performances du moteur. Si cette amélioration ne se produit pas et si la consommation ne diminue pas, il est probable que le moteur soit prématurément usé. Il est néanmoins toujours indiqué d'adopter un lubrifiant de détergence suffisante.

Lors de la mise en service d'une huile d'une détergence plus élevée dans un moteur déjà encrassé il faut toujours opérer avec prudence ;

- d’abord vidanger le moteur très chaud,

- faire le plein avec l'huile appropriée.

- utiliser le moteur à un régime modéré en surveillant très attentivement l'état de l'huile sur la jauge.

- vidanger après 500 km maximum avec remplacement du filtre.

Si l'on remarque que l'huile se charge anormalement de carbone et devient très noire, faire une vidange immédiate. Poursuivre l'opération en prolongeant progressivement l'intervalle entre les vidanges.

Pertes d'huile

Très souvent les utilisateurs assimilent inconsciemment des problèmes de pertes d'huile avec des problèmes de consommation. Il existe cependant une différence fondamentale entre les pertes, qui sont des incidents souvent faciles à réparer, et les problèmes de consommation qui sont liés au fonctionnement du moteur. Les pertes d'huile sont toujours associées à un problème de montage et peuvent être contrôlées par l'emploi de bourrages ou de joints appropriés. En principe elles sont sans relation avec les performances du moteur.

Principaux endroits où peuvent se produire des pertes d'huile :

- le couvercle de la culbuterie : déchirure du joint, déformation du couvercle,

- les raccords du filtre d'huile, surtout lorsqu'il s'agit d'un filtre à passage total,

- les paliers extrêmes du vilebrequin,

- le couvercle de la distribution,

- le joint de la pompe à essence,

- parfois, le bouchon de vidange.



(©️ Jean-Claude Therace / Pierre Deschamps / Henry Malengrau)
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